Famille Cairon

Cette famille normande tire son nom du village de Kairon dans la région du Mont Saint Michel d'où elle provenait (XIIe ou XIIIe siècle).

Les cairon sont identifiés comme bourgeois usant de la profession de gantier de la ville de Bayeux de façon certaine à partir de la fin du XVIIe siècle avec Joseph Cairon puis son fils du même nom ainsi que sa descendance Jean Baptiste et Alexandre.

Ce dernier, Alexandre Charles Cairon (1763-1814) voulu se reconvertir dans "la .Royale" (marine militaire française) et installe sa famille à Brest.

Cette décision impactera de façon remarquable et durable sa descendance qui offrira plusieurs officiers de marine à la France, dont 2 amiraux.au XIXe et XXe siècle.

Alexandre se reconverti donc et se voit confirmé en tant que Marin. Il sillonne les mers du monde.de l'Atlantique à l'Océan Indien.

Rentrant d'une expédition, son trois mats se présente au large de Cherbourg mais une énorme tempête brise le navire l'entrainant avec lui dans les abysses à tout jamais, il n'a que 40 ans.

Gabriel Cairon (1796-1841) son fils, échaudé par le décès dramatique de son père, préfère rester à terre mais toujours au service de la Royale (Maître d'entretien au port de Brest) tout comme son fils Auguste Charles Louis Cairon (1836-1874), Ecrivain de la Marine.

Ce dernier décède d'une affection pulmonaire à seulement 38 ans.

L'ascension sociale prend une nouvelle impulsion avec son fils Ernest Cairon (1867 - 1927)

Orphelin de père à 7 ans et de mère à 15 ans. ce brillant élève du Lycée de Brest entame et réussit l'Ecole de médecine navale.

Il participe aux campagnes coloniales:de Cochinchine (1889), du Tonkin (1891) et de Madagascar (1898).

Il épouse en 1898 Elisabeth Senné des Jardins, fille du Commissaire en Chef de la Marine Anselme Senné des Jardins, Chevalier de la Légion d'Honneur..

La famille Senné des Jardins châtelaine d'Angles sur Anglin (près de Poitiers)) descend notamment en ligne directe au XVIe siècle de la Maison de Vienne.

A l'époque Ernest Cairon est médecin de 2eme classe sur l'aviso "l'Elan".

lI est père pour la première fois à 36 ans puis à 38, 40, 43, 49; "une permission un enfant ".

Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur (par décret du 29/5/1905)

Il est médecin principal en 1911, médecin major du Duguay-Trouin, navire école 1917, médecin en chef de 2ème classe pendant la 1ère guerre mondiale, 2 ans médecin chef de l'hôpital "Tribondeau" de Corfou (ex Achileion, propriété de l'empereur d'Allemagne) 1919, médecin en chef de 1ère classe Directeur du service de santé à Lorient en mai 1926 et promu médecin général et Directeur du service de santé à Brest au grade d'Amiral en cette même année 1926.

Il est l'auteur de "Considérations sur quelques traumatismes de la région latérale du crâne" - Paris, 1889, in-4° ( Paris. Th. méd. 1888-1889.N°230)

Parmi ses 5 enfants: 2 garçons, Armand et André meurent jeunes.

Une fille, Louise, épouse le Directeur du Canal de Suez et a un seul fils Yvan Noël, Amiral, (parrain d'Hervé Reumont de Poligny) sans postérité, un fils, Georges Cairon, Commandant de marine marchande, (parrain de Jean - Loïc Reumont de Poligny), sans postérité et Edith Cairon.

Edith Cairon (1906 - 1976) est une femme pleine d’audace qui joue d’une grâce et d’une prestance que l’on remarque.

Elle parvient ainsi à évoluer dans le milieu artistique et de la mode parisienne.

Dans l’avant-guerre, elle exerce notamment son goût pour le théâtre lors de représentations publiques de Shakespeare dans «Lady Macbeth».

Elle épouse un cousin par sa mère au 14ème degré l'élégant François Xavier Reumont de Poligny, champion de Tennis.

La 2de guerre mondiale bouleverse sa vie et l’amène à s’installer à Paris seule avec son fils Jean Loïc Reumont de Poligny.

C’est une Gaulliste engagée de la première heure.

Parfaitement bilingue, elle prend à la Libération la direction du «Cercle Les Alliées» réservé aux femmes, puis devient Directrice du «Club Féminin de Paris» de 1946 à 1948.

Son courage, son intelligence ainsi que le réseau patiemment constitué pousse la Maison de Haute Couture « Madeleine de Rauch » à la recruter en tant que Directrice l’année suivante.

Elle est débauchée en 1956 pour diriger la Maison de Haute Couture « Maria Carine », ce qu’elle accomplit jusqu’en 1968.

Elle fait donation de nombreuses robes et ensembles féminins exceptionnels toujours visibles au musée des Arts Décoratifs de Paris.